
Mon chien vous raconte son voyage à vélo sur la Dolce Via (et délivre ses conseils)
Article publié le samedi 05 juillet 2025 à 20h30 et mis à jour le dimanche 06 juillet 2025 à 10h43.

Salut, moi c’est Philomène, Philo pour les intimes, jeune chienne de six ans. Avec mes trois humains préférés, ce printemps, j’ai parcouru la Dolce Via en Ardèche, eux à vélo, moi à pattes. Je vous raconte ma boucle via cette superbe voie verte qui descend jusqu’au Rhône (et je partage au passage quelques conseils pour voyager à vélo avec un chien). Suivez-mouaf !
Dolce Via : un itinéraire vélo famille et chien-friendly en Ardèche
La Dolce Via : quoi de mieux pour les familles de tout poil qu’une ancienne voie de chemin de fer reconvertie en itinéraire, à l’accès limité pour les machines à moteur ?
Pour rendre ce voyage à vélo plus facile pour ma petite maîtresse de 7 ans, on l’a empruntée dans le sens de la descente : 80 km environ, de la petite ville de Lamastre jusqu’à la vallée du Rhône. Je vous raconte.
Jour 1 : Lamastre → Le Cheylard, 20 km (et un peu de temps de chien)
Il ne faisait pas très beau ce jeudi après-midi quand on est parti. Ça tombe bien, la fraicheur, c’est l’idéal pour que je coure longtemps avec ma toison digne d’un bouvier bernois. Ça montait un peu sur la première moitié du chemin, qui bordait la Sumène, petit torrent de montagne illuminé par les acacias en fleur en ce mois de mai.
Franchement, c’est une super période pour courir, parce qu’il ne fait pas trop chaud et qu’on trouve encore beaucoup d’ombre. Le tracé est top, parce qu’il croise peu de routes. C'est très sécurisant pour tout ce qui n’a pas beaucoup d’années, humain ou chien.
Des panoramas supercroquettes
On a traversé notre premier tunnel. Sacrée expérience de se jeter dans l’obscurité comme ça, heureusement, j’étais bien accompagnée. Puis, on a entamé la longue descente qui nous mènera après-demain jusqu’au Rhône.
L’effort était très mesuré pour avancer, tout le monde a apprécié. Et après quelques panoramas supercroquettes, on est arrivé dans ce camping le long de la vallée de l’Eyrieux. J’ai enfin pu me baigner pour me rafraichir un peu.
Mais je dois avouer que je ne n’ai pas fait de vieux nonos dans la rivière, vu que les remous, ça fait super peur... Saint-Bernard, priez pour moi !
L’hébergement ouvert aux chiens, tout sauf un marché de niche sur la Dolce Via
Évidemment, j’ai laissé mes humains organiser la balade, mais j’ai bien compris qu’ils n’avaient pas trop galéré pour trouver des hébergements "chiens-friendly". Entre les campings et les gites dans lesquels les bêtes à poil sont acceptées, il y avait du choix, surtout en hors-saison.
Une fois la tente familiale dressée, je commence le boulot : je dois garder les lieux et les affaires. On ne m’a rien demandé, mais je ne peux pas m’en empêcher. C'est programmé dans mes gènes de berger. Gare aux intrus ! Même si vous prétextez avoir simplement besoin d’un peu de sel, je vois clair dans votre petit jeu, bande de malandrins en puissance.
Bon, c’est pratique quand même pour mes humains, parce qu’ils peuvent vaquer à leurs obscures occupations dans le camping ou dormir à pattes fermées sans se préoccuper de ce qui peut arriver à leur matos. Je veille au grain.
Jour 2 : Le Cheylard → Saint-Laurent-du-Pape (La-Voulte-sur-Rhône), 50 km
La nuit a été fraîche, ça envoyait du bâton ! On plie bagage tôt et on reprend la route. Enfin la route, façon de parler : en gros, la moitié du tracé, je cours sur du bitume, l’autre moitié sur du sable de carrière. Ça demande un peu d’entrainement pour ne pas s’irriter les coussinets en quelques kilomètres.
Mes conseils pour voyager à vélo avec votre chien
Les miens sont tannés par mes courses régulières, même si les maîtres doivent rester vigilants là-dessus, au risque de me voir boiter le lendemain. Quand je n’étais encore qu’une jeune chienne, j’ai eu droit à des massages des pattes à grand renfort de Solipat’, une solution pour renforcer les coussinets contre l’abrasion. Plutôt efficace.
J’ai aussi essayé les chaussons de course, mais il faut bien l’avouer, si le ridicule ne tue pas, je les ai trouvés pénibles et je les perdais assez souvent sans que les humains s’en aperçoivent. Pas trop mon truc, ces choses-là.
Sur la Dolce Via, les paysages ont du chien
Les kilomètres défilent. J’ai l’impression que mes humains passent le meilleur moment du voyage aujourd’hui, vu les exclamations d’admiration et les multiples pauses photo qui rythment la balade. Visiblement, les paysages ont du chien.
Il faut dire que le paysage devient particulièrement grandiose et que la Dolce via est ponctuée de splendides ouvrages d’arts qui permettent d’admirer le paysage à son aise. Enfin, je ne fais que répéter ce que j’ai entendu, parce qu’en ce qui me concerne, rien à faire de tout ça. Du moment que je cours...
Courir, le sens de ma vie de chien
La course, j’adore ça. Le sens de ma vie, c’est vers l’avant. OK, j’ai des copines et des copains beaucoup plus endurants que moi, comme Orvale, ma pote Setter, ou Thaïs, ma copine Malinoise.
"Mon rythme de croisière définit la vitesse compteur de la famille"
"Je suis mes humains au petit trot quand ils partent à vélo"
C’est sûr, la génétique étant ce qu’elle est, elles sont mieux taillées que moi pour enfiler les kilomètres au pas de course. Mais comme j’ai beaucoup d’entrainement, je tiens le pavé sans broncher. Depuis toute petite, je suis mes humains au petit trot quand ils partent à vélo, à coups de plusieurs sorties par semaine.
Avec la pratique régulière, j’ai bien progressé en vitesse et en endurance. Parce qu’en la matière, c’est moi qui donne le LA. Eh oui, mon rythme de croisière définit la vitesse compteur de la famille. Vous voyez, ils se disent maîtres, mais au final, c’est moi qui commande !
Je file donc sur la voie verte à un bon 12-13 km/h en vitesse de croisière, ce petit trot qui permet de tenir la distance. Eux suivent benoîtement.
La remorque, du repos pour les braves bêtes
Le maître, fan des remorques, en a quand même attelé une derrière son vieux VTC de voyage. Je suis contrainte d’y grimper de temps en temps, soi-disant pour me reposer. Croyez-moi, je monte là-dedans à contrecœur.
Je ne manque pas de japper pour rappeler que je peux encore courir. D’ailleurs, caractère de chien de berger oblige, j’exige d’être devant le troupeau familial. Ainsi, si le maître se laisse dépasser par les filles quand je suis à bord de la remorque, il entend parler du pays.
Je cours 30-35 km selon ma forme
Bon, c'est quand même un conseil que vous donne mon maitre pour voyager à vélo avec un chien : prévoyez une remorque adaptée pour les moments de fatigue ou les tronçons routiers.
Au final, sur une journée typique, je cours 30-35 km selon ma forme, le nombre de pauses dans la journée, la température extérieure, la possibilité de prendre des bains à la rivière, etc.
Le reste du temps, je dois me contenter d’admirer le paysage à bord de la remorque. Moi qui adore être utile, je trouve tellement humiliant d’être traité comme une brebis dans une bétaillère…
Jour 3 : La Voulte → Tournon-sur-Rhône, 45 km
Aujourd’hui, on en termine avec la voie verte en dénivelé négatif. Après quelques kilomètres de trot, c’est ma première vraie baignade. L’Eyrieux, juste avant son embouchure dans le Rhône, est large et peu profond, royal canin !
Pourtant, sur la route, on a croisé quelques spots sympas… sans le savoir. C’est bien dommage, parce qu’une petite immersion périodiquement, ça recharge mes piles et ça réduit ma température très efficacement. Eh oui, ce n’est pas parce qu’on longe l’eau tout du long qu’elle est facilement accessible. Le problème des gorges encaissées…
Pour celles et ceux qui courront ici après moi, voici les endroits aménagés pour la baignade :
- Le plan d'eau Le Chambaud aménagé dans la rivière au Cheylard, juste en dessous du camping Accueil Vélo ;
- La plage de la Théoule aux Ollières-sur-Eyrieux ;
- La plage de Fontugne à Saint-Sauveur de Montagut ;
- Le plan d'eau de Saint-Martin-de-Valamas.
D’autres endroits existent, mais ils sont moins accessibles. Par chance, la météo changeante et la voie souvent ombragée par les arbres ont fait des miracles. Quoi qu’il en soit, ce ne sont pas les points d’eau qui manquent pour remplir ma gamelle.
On longe la Nationale 7
On repart, et bientôt, on tourne à gauche pour remonter le cours du Rhône, le long de la célèbre Via Rhôna. Alors là, c’est pas la même : autant ça ne monte pas un pet, autant le vent de face, ça tire dur dans les pattes.
Moi, j’aime bien, parce que ça rafraîchit. Jusqu’à Valence, on longe la Nationale 7 au bord du fleuve, avec quelques passages ombragés. Quand ça devient très urbanisé, on me fait sauter dans la remorque, histoire de faciliter la progression familiale.
Les passants y vont de leur « Y’en a qui se reposent ! », ignorants que je cours la majeure partie du temps, les bougres.
Une vraie première de la classe
Après la pause dej’ à l’ombre des grands arbres du parc Jouvet, poumon vert en plein centre de Valence (ouvert aux chiens !), on poursuit sur la ViaRhôna en direction de Tournon-sur-Rhône. La voie est pas mal fréquentée, notamment par les chiens des environs (et leurs maîtres).
Comme je suis attentive aux consignes, je ne suis pas attachée : je cours à droite du membre de la famille qui me le demande, et j’ignore mes congénères. J’ai un côté première de la classe un peu énervante, je sais...
Camping Trois Croquettes ☆☆☆
Cette partie du trajet est moins venteuse. C’est aussi plus verdoyant que le matin. Mais j’ai un peu chaud et on doit s’arrêter souvent pour se reposer. Par chance, ce soir, on fait étape dans un des mobil-homes du camping trois croquettes « Le Rhône ».
Et là, je passe une soirée de pachien (pacha en version canidé) : j’ai pu dormir sur un vrai plancher ! Ça change du confort rustique de l'auvent de la tente ! Je passe la soirée à admirer en face les bateaux qui naviguent sur le fleuve.
Jour 4 : Retour au point de départ de la Dolce Via, comme sur des rails
Le dernier jour, la balade est de courte durée. Il suffit de quelques kilomètres pour rallier la gare de Saint-Jean-de-Muzols. On embarque alors dans le Mastrou, cette infernale machine fumante à wagons (de mon point de vue) qui nous ramène nous et les vélos à notre point de départ ; engloutissant le dénivelé perdu en deux heures. Un week-end trop ouaf pour les familles comme la mienne !
Si vous voulez en savoir plus sur cette Dolce Via, vous pouvez lire notre article juste ici, ou bien vous rendre sur le site officiel, par là. Merci au camping Le Rhône et à Ardèche Tourisme pour leur accueil.
Nos conseils pour voyager à vélo avec son chien
- Préparez-le progressivement : entraînez votre chien sur de petites distances avant de partir plusieurs jours.
- Adaptez le rythme : laissez-le trotter à sa vitesse (environ 10–13 km/h) et prévoyez des pauses fréquentes.
- Protégez ses coussinets : le sable ou le bitume peuvent irriter ; pensez à un durcisseur type Solipat’ ou à des chaussons adaptés.
- Anticipez la chaleur : roulez aux heures fraîches, privilégiez les zones ombragées et repérez les points d’eau pour les baignades. Attention à la température du sol, le bitume trop chaud brûle les coussinets.
- Prévoyez une remorque : indispensable pour le repos sur longue distance ou les sections dangereuses.
- Choisissez des hébergements « chiens-friendly » : de nombreux campings et gîtes acceptent les animaux, surtout hors saison.
- Surveillez son hydratation : emportez une gamelle et proposez de l’eau régulièrement.
- Respectez les autres usagers : attachez ou rappelez votre chien dans les zones fréquentées, tunnels ou croisements.
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